Les HUILES :

 

Généralités

 

Tout le monde connaît l'importance de la lubrification dans les moteurs, en revanche, tout se complique lorsqu'il faut choisir son huile. De plus, on oublie souvent le rôle primordial de l'huile dans le refroidissement des moteurs.

Voici quelques repères pour faire le " bon choix " !

 

Le rôle de l'huile.

 

On peut distinguer plusieurs fonctions principales au lubrifiant :

 

-La lubrification : L'huile lubrifie toutes les pièces mobiles du moteur grâce à un film protecteur qui réduit la friction.

-Le refroidissement : la circulation de l'huile évacue les calories, élimine les risques de fusion et de détérioration des moteurs. L'huile refroidit aussi les parties du moteur que le liquide de refroidissement du radiateur ne peut pas atteindre. Elle assure ainsi jusqu'à 35% de la fonction de refroidissement.

-L'étanchéité : l'huile contribue à parfaire l'étanchéité du moteur. Elle protège constamment les pièces des agressions comme les poussières aspirées par le moteur, l'eau et l'acide résultats de la combustion.

-Le nettoyage interne du moteur : L'huile transporte les dépôts en suspension (particules d'étain, de plomb, de calamine etc.) jusqu'au filtre à huile.

 

 

Les technologies d'huiles.

On distingue 3 technologies d'huiles automobiles sur le marché actuel: Minérale, semi-synthése et synthétique. La minérale est censée être la moins performante et la synthèse la plus performante. Dans le terme semi-synthése, on regroupe tout et n'importe quoi, qu'il y ai 50% ou 1% d'huile de synthèse.

Ce qui est important de comprendre c'est que les huiles modernes (synthèse et semi-synthèse) sont des huiles conçues pour les moteurs actuels, qui ont une plage de température de fonctionnement beaucoup plus réduite que nos anciennes, des jeux très différents et surtout un refroidissement intégralement pris en charge par une circulation d'eau plus performante.

Traduction: les huiles synthétiques et dans une moindre mesure les semi-synthéses sont athermiques. Pour garder leurs hautes propriétés lubrifiantes, elles absorbent bien moins de calories au contact des pièces du moteur qu'une huile minérale.

Hors, dans les voitures anciennes, l'huile a un rôle primordial dans le refroidissement du moteur. Avec une huile minérale possédant un très bon indice d'échange thermique, le transfert des calories du métal vers l'huile sera bien supérieur qu'avec une huile synthétique.

Autre aspect non négligeable quant à l'usage d'huiles synthétiques: Leur coté "flotte" (la viscosité à froid est en général un grade 5) fait qu'il est pratiquement impossible de les empêcher de s'échapper d'un moteur d'anciennes, muni de joints en liège ou en papier.

Le mieux est l'ennemi du bien. Dans 99% des cas, une huile MINERALE est mieux adaptée à nos moteurs qu'une huile de Synthèse ou semi synthétique.

 

 

La viscosité.

Le "grade" d'une huile définit sa viscosité, c'est à dire le fait qu'elle soit épaisse ou fluide. Cette normalisation internationale est établie par Society of Automotive Engineers, autrement dit la SAE.

La viscosité, c'est la capacité d'un fluide à adhérer aux parois, donc plus la viscosité est grande, plus l'huile est " gluante et épaisse ". Ces gradients sont définis en faisant passer l'huile à travers des tamis calibrés.

Plus l'huile s'écoule vite à travers le tamis, plus elle est fluide: son grade sera faible. Plus elle est lente à s'écouler, plus elle est visqueuse, ou épaisse: son grade sera élevé.

 

La norme SAE multi grade (Huile moteur), exemple 15W40 :

-15W correspond à la viscosité à froid (-17.5°) (W signifie Winter). Plus le 1er chiffre est petit, plus l'huile est fluide à base température et assure ainsi un démarrage plus facile du moteur à froid.

- 40 le deuxième nombre, correspond à la viscosité à chaud (98.9°). Plus ce chiffre est grand, plus l'huile reste visqueuse à haute température et permet de garder un film d'huile constant entre les pièces.

 

La norme SAE multi grade (Huile de transmissions), exemple 75W80 :

Le principe est le même que pour la norme SAE huile moteur, sauf que l'échelle prise pour les chiffres est plus grande, afin de ne pas confondre une huile moteur avec une huile de transmission. Notez que la viscosité d'une huile moteur 20W est à peu prés identique à celle d'une huile pour transmission 80W.

 

La norme ISO, le principe est simple, plus le nombre est grand, plus la viscosité de l'huile et importante.

-Tableau montrant la différence entre une huile ancienne dite mono grade et une huile actuelle dite multigrade.

 

Ainsi on se rend compte qu'une huile SAE 10W40 se comporte à froid comme une huile SAE 10 et à chaud comme une huile SAE 40

 

Les indices de qualité : établies par les constructeurs de véhicules, de moteurs et par l'industrie des lubrifiants

 

Les normes Européennes

 

Norme ACEA pour huiles moteur.

L'ACEA (Association des Constructeurs Européens d'Automobile), succède au CCMC (comité des constructeurs d'automobiles du Marché Commun).

La norme ACEA propose une classification simple à utilisés, mais les véhicules européens ayant des moteurs aux performances et aux exigences spécifiques plus élevées que les moteurs américains, l'attribution de cette norme est soumise à des contrôles plus draconiens que ses consoeurs.

Les trois qualités d'huile pour moteur à essence sont :

-A1-98, pour une huile économique.

-A2-98, pour une huile standard.

-A3-98, pour une huile de qualité supérieure.

Les quatre qualités d'huile pour moteur diesel sont :

-B1-98, pour une huile économique.

-B2-98, pour une huile standard.

-B3-98, pour une huile de qualité supérieure.

-B4-98, pour une huile adaptée aux moteurs à injection directe.

 

Normes diverses, Certains constructeurs européens ont leur propre spécification, les plus connues étant sans doute celles de volkswagen.

 

Les normes internationales

 

Norme ILSAC, (International Lubricant Standardization and Approval Committee).

Trois qualities d'huile

-ILSAC GF-1, pour une huile économique.

-ILSAC GF-2, pour une huile standard.

-ILSAC GF-3, pour une huile de qualité supérieure.

Depuis le 1er juillet 2001, la norme ILSAC GF-3 est exigée pour la validation des garanties des véhicules neufs.

 

Norme API, (American Petroleom insttitute), mis au point en commun avec l'ASTM (American Society for Testing and Materials) et la SAE.

Désignée par deux lettres, exemple SF ou CD. Si la première commence par S cela signifie que l'huile est adaptée au moteur essence, si par contre elle commence par D cela signifie que l'huile et adapté au moteur diesel. La norme s'étant respectivement de SA à SJ et de CA à CF, la qualité allant croissant lorsque la deuxième lettre augmente.

Notez que certaines huiles comporteront uniquement la norme S. sou C. selon que l'on une huile dite " essence " ou " diesel ", tandis que certaines huiles plus généraliste mentionneront les deux lettres S.. et D.. sur leur emballage.

L'API propose aussi une norme pour les huiles des moteurs 2 temps, représentées par la lettre T, allant de TA à TC. Les moteurs 2 temps plus polluants doivent satisfaire à des exigences supplémentaires : tenue à plus haute température, solubilité dans l'essence et surtout, brûler sans dégager de fumée et sans produire de dépôts. C'est pour cela que les deux temps utilisent des huiles API TC, les autres catégories étant actuellement dépassées.

 

L'API classe ces huiles pour transmissions en différentes catégories, les plus utilisées étant actuellement les :

-GL4 pour boîtes et ponts peu sollicitées.

-GL5 pour transmissions plus sollicitées

-GL5-LS désignent les huiles contenant des modificateurs de frottement, particulièrement recommandées pour les différentiels à glissement limité.

 

La mention EP pour extrême pression peut figurer sur l'étiquetage. Ces huiles de transmission contiennent des aditifs sulfophosphorés qui peuvent être corrosifs vis-à-vis de matériaux comme le bronze.

 

Les additifs.

 

La plupart des huiles ont la même apparence, la même texture, et la même odeur, mais leur rendement peut varier énormément, en partie et grâce aux additifs.

La quasi totalité des huiles " haut de gamme " comporte des additifs. Leur emploi débute lorsque le fabriquant est dans l'impossibilité d'améliorer les qualités d'une huile par des procédés de raffinage. Ils peuvent représenter jusqu'à 25%d'un lubrifiant.

Aucune norme n'impose que les additifs contenus dans une huile, soit répertorié sur l'étiquetage.

De nombreux additifs ou traitements d'huile sont proposé sur le marché, pour prolonger la durée de vie des moteurs et améliorer leurs rendements. N'oubliez pas que les huiles modernes sont comme des recettes dont les ingrédients ont été mesurés avec soin. On peut avoir des problèmes si on modifie la proportion de ces ingrédients. L'utilisation de ses additifs peut toute fois avoir des effets bénéfiques, mai seulement dans des cas isolés demandant de faire des tests.

 

 

L’huile pour nos Ford T.

Pour le moteur, comme dans tous les moteurs à lubrification par barbotage, il est préférable d’utiliser une huile fluide comme une 10w40. Evitez absolument les huiles de synthèse qui ont tendance à détruire le vernis des bobines d’allumage (surtout celles qui ont encore un vernis d’époque). Evitez aussi les additifs qui feraient patiner les bandes de la boite et réduiraient de ce fait le freinage.

Pour le pont, Ford préconisait une Huile avec une viscosité de 600. On peut encore trouver une huile similaire ou à viscosité approchante, chez les marchands de matériel agricole. Ce grade épais limite les fuites dans les tambours arrière et convient parfaitement au différentiel. Si vous utilisez une huile de pont conventionnel comme une 75 ou 90, votre pont risque de « chanter » et de s’user rapidement. Il est bon aussi d’additiver l’huile du pont avec un produit au silicone ou au téflon, qui éliminera toutes traces d’humidité et favorisera les glissements.